> ABSOLU
L'absolu n'est pas, pour Micberth, une donnée - politique ou religieuse - à choisir et à cultiver : après avoir traversé une crise mystique particulièrement intense à l'âge de dix ans, il bannit définitivement Dieu de sa vie et il ne s'attacha, par la suite, à aucun de ses substituts philosophiques ou existentiels. Il combattit aussi, par son action personnelle, tout ce qui lui paraissait favoriser le totalitarisme, donc l'absolu politique : d'abord la démocratie qui engendre toutes les formes d'extrémisme et qui nous conduit inéluctablement à un mondialisme économique; ensuite le fanatisme religieux qui est un mode de sublimation pervertie, le bellicisme qui est souvent la traduction dans les faits d'une véritable fascination pour la mort; enfin toutes les manifestations de la bêtise majoritaire qui sont des obstacles à la création, à la singularité et à l'épanouissement individuel. L'absolu concrétisé et matérialisé représente toujours, selon M.-G. M., la négation de la vie.
Cependant, l'absolu a toujours été présent dans l'existence de M.-G. M. comme un horizon lointain mais perceptible, comme un stade ultime vers lequel on tend, sans jamais l'atteindre réellement, comme un au-delà de soi qui tire l'homme vers le haut, vers le beau, vers le grand.
Micberth est sans conteste - et dans tous les domaines - un chasseur d'absolu, un homme en quête de sa propre excellence, et lorsque l'on est parti à la recherche d'un absolu et lorsque la recherche de cet absolu est multidirectionnelle, écrit Gérard Lecha dans la thèse qu'il a consacrée à l'aventure de la JFPF, il va de soi que l'expérimentation ne peut être que perpétuelle.
Elle se poursuit donc aujourd'hui avec la même rigueur et la même intensité.
Vie, Aventure, Transcendance Haut de page ]

 
> ABSTENSION (Apologie de l')
Titre de la deuxième intervention télévisée de Micberth sur une chaîne nationale (FR3, Tribune libre, le 3 juin 1977). Elle se situe, rappelons-le, entre les élections municipales - des 13 et 20 mars 1977 - où l'on a vu apparaître une majorité de gauche, et les élections législatives - des 12 et 19 mars 1978 - qui ont abouti au résultat inverse, la rupture entre socialistes, radicaux de gauche et communistes ayant été consommée le 14 septembre 1977. Le discours de M.-G. M. est donc, en l'occurrence, d'une actualité évidente. Cependant, les idées qu'il développe, en la matière, ne sont en rien conjoncturelles ; il les énonçait déjà dix ans auparavant et il signerait son texte, aujourd'hui encore, sans la moindre hésitation.
C'est qu'il combat depuis toujours la démocratie républicaine et cela pour plusieurs raisons : d'abord parce qu'elle est née dans le sang, qu'elle s'est édifiée sur les cadavres de centaines de milliers de Français ; ensuite parce que l'exercice du suffrage universel passé, selon lui, par l'incompétence notoire de l'électorat majoritaire et que, de cette manière, les individus doués de raison, qui sont - eux - minoritaires, ne peuvent en rien influer sur la gestion de la France; enfin parce que ce sont les électeurs dociles, soumis et amnésiques, qui engendrent les canailles triomphantes.
Deux consignes pour mettre fin à cette farce de jocrisses : l'abstention massive, qui est toujours significative, et la désobéissance civile. Il s'agit de protester, précise M.-G. M., de se révolter, de refuser ce jeu pervers, de s'assurer, enfin, que chaque individu possède le pouvoir et qu'il peut ou doit en user et en abuser.
Medias, Télévisées (Prestations), Nouvelle Droite française, Démocratie républicaine, Démocratie Haut de page ]

 
> ACTION
Elle est sans cesse présente dans la vie de ce penseur expérimentateur qu'est Micberth; car, pour lui, le domaine de la pensée n'est jamais indépendant de ses applications pratiques, du champ de l'expérience, quels que soient la nature des investigations auxquelles il se livre - politiques, philosophiques, scientifiques, techniques, artistiques - et le risque représenté par les aventures dans lesquelles il se lance.
Micberth est aussi doué pour l'action que pour la recherche fondamentale : c'est ce qui explique que ce novateur multiple demeure en toutes circonstances un homme pragmatique; on le constate lorsque ce poète solitaire crée la JFPF, une association culturelle qui devient très vite la plus représentative de France, lorsque ce géniteur - avec quelques autres - du soulèvement libertaire de mai 68 renvoie les guerilleros parisiens - qui l'ont sollicité - à leurs chères études, lorsque ce psychosémioticien averti introduit dans une structure hospitalière de nouvelles techniques particulièrement efficaces...
Les exemples de cette prédominance de l'action dans sa vie sont innombrables. Il a toujours pensé qu'il fallait d'abord payer de sa personne pour pouvoir parler, conseiller, enseigner et (éventuellement) théoriser.
Pensée, Expérimentation, Recherche, Jeune Force poétique française, Mai 68, Psychothérapie Haut de page ]

 
> ACTUAL HEBDO
Hebdomadaire pamphlétaire créé, animé et rédigé - en grande partie - par Micberth, (1972-1973). La publication la plus virulente et la plus inventive de la presse parallèle de l'époque.
Administration : Catherine Cormery. Direction technique : Yves Boulay. Rédacteur en chef : Éric Asudam (pseudonyme de M.-G. M.). Dessinateurs : Bernos (Bernard Deyriès) et Freulon (autre pseudonyme de M.-G. M.).
Participent aussi à la rédaction : Annick Becquet, Gérard Lecha (Le Père Chat), Carol Duvernoy, ADG, Germaine - qui écrivait au journal -, Jean-Paul Pineau, Ann Kastries, G. Beaufrêre, et Rocking Yaset.
L'histoire d'Actual-Hebdo, quand on l'étudie plus de quinze ans après, paraît revêtir une triple importance : c'est d'abord une aventure collective exemplaire qui a laissé des traces mémorables dans les esprits de tous ses participants; c'est ensuite un combat libertaire contre « le tout-pouvoir » qui se découvrit par un étouffement politico-judiciaire du journal perpétré grâce à la complicité de l'administration des PTT; c'est enfin - et surtout - l'émergence éclatante d'Éric Asudam, le double rude et convivial de M.-G. M., bretteur de la plume, interpellateur des consciences, bousculeur d'idées reçues, penseur ambitieux, généreux et pragmatique.
Destiné - à l'origine - à être un journal corporatif, un organe de contact entre les auteurs des Éditions Syndicales - animées par Maryse et Daniel Decrauze, ex-collaborateurs de M.-G. M. - Actual-Hebdo devint très vite une véritable machine de guerre contre le pouvoir.
Les réactions ne se firent pas attendre; Asudam les évoque, dans Actual, le 19 mai 1973 : « Je vous ai déjà dit je crois, écrit-il, que notre journal était rédigé à Montluçon, administré jusqu'à ces dernières semaines à Limeray, imprimé dans la Sarthe et routé dans le Saint-Amandois. Beau losange ! » « Première enquête policière à Limeray ; deuxième enquête à Saint-Amand-Montrond ; troisième enquête dans la Sarthe ; quatrième enquête effectuée par le commissaire principal de Montluçon, à Montluçon » « Que d'honneurs pour un si frêle journal ! » « Cet acharnement à nuire qui souvent me déprime, a le mérite de grandir mon action. Alleluia ! Les pouvoirs publics n'essaient pas d'éliminer n'importe quoi ou n'importe qui. Merci les pouvoirs publics. »
Après plusieurs mois de persécutions policières, Actual-Hebdo cessera de paraître, non pas en raison d'une interdiction officielle - ce qui lui eût assuré une publicité non négligeable - mais en vertu d'une décision négative de la Commission paritaire des publications et agences de presse qui rendait impossible l'envoi du journal aux abonnés.
Asudam explique à ce sujet (Pardon de ne pas être mort le 15 août 1974 page 149, NDF 1977) : « ...un véritable mouvement structuré s'organisait autour de notre feuille. Il n'était pas possible au tout-pouvoir de laisser vivre officiellement cette force montante. »
Une grande aventure - doublée d'un mode d'être journalistique nouveau - s'achevait. Mais plus le temps passe, plus les étudiants, les chercheurs, tous ceux qui s'intéressent à l'histoire du journalisme et des idées s'efforcent de se procurer les numéros d'Actual qui leur manquent et attendent avec impatience la publication des Vociférations d'un Ange bariolé, recueil de tous les articles d'Éric Asudam.
Asudam (Éric), Boulay (Yves), Bernos, Freulon, Becquet (Annick), Lecha (Gérard), Duvernoy (Carol), ADG, Germaine, Pineau (Jean-Paul), Kastries (Ann), Beaufrère (G.), Rocking Yaset, Pamphlet Haut de page ]


PAGE SUIVANTE

HAUT DE PAGE