> ÉCOLE
Micberth fut un élève brillant et frondeur. Son appétit d'apprendre n'allait pas sans un esprit critique aiguisé et il eut des démêlés mémorables avec certains de ses instituteurs et professeurs. Cependant, l'école fut pour lui, pendant plusieurs années - avec la rue, le canal (de la Loire au Cher) et ses abords - un lieu privilégié. Cet espace, qui alliait l'apprentissage du savoir livresque et une forme de vie en société, lui paraissait important; c'était moins la discipline en elle-même qui lui pesait parfois, que le manque de légitimité, selon lui, de celui qui était chargé de la faire respecter.
Ce libertaire irréductible, dont la devise sera plus tard : « Ni Dieu ni Maître ni Marx », évoquera ces années avec attendrissement et saluera le travail des pédagogues de son enfance.
Il défendra toujours avec feu les méthodes et les programmes qui étaient alors sanctionnés par le certificat d'études primaires, même au moment où ils apparaissaient le plus constestés.
Enfance, Savoir, Études Haut de page ]

 
> ENFANCE
Pour Micberth, c'est à la fois la source de l'être - la garantie de son authenticité - et un état d'esprit permanent. Il ne pense pas que l'enfance soit une période pendant laquelle l'homme (en formation) est contenu dans ses forces vives et en-deçà de ses possibilités. L'enfant est naturellement, dans une certaine mesure, à la merci des adultes qui l'entourent - limité socialement et biologiquement - mais ses aspirations et ses impressions premières sont fortes et définitives. Et c'est sa fidélité au noyau vif de ses premières années qui fera de lui un individu de qualité. Seule une erreur d'appréciation - seul un gigantesque malentendu - font croire à nombre d'écrivains et de penseurs qu'ils se sont réalisés contre l'enfant qu'ils étaient; en réalité, ils privilégient, dans leurs souvenirs critiques, des éléments conjoncturels qui n'étaient que les repères sociaux et familiaux de tout être au début de son existence et qui constituaient beaucoup plus des balises traditionnelles que des obstacles réels à leur épanouissement.
Sartre, par exemple, ne s'est pas constitué en homme libre à l'opposé de ce qu'il était pendant les premières années de son existence; il a surtout développé cette graine littéraire qui avait commencé à croître à l'ombre de la bibliothèque de son grand-père. Il restera davantage un écrivain, pour la postérité, que l'homme d'action qu'il a parfois cru être et qui ne peut guère apparaître exemplaire, même - et surtout - comme personnalité libertaire.
Moi (Le), Authenticité, Passé, Racines Haut de page ]

 
> ENFANTS
« On doit tout aux enfants ». Cet aphorisme célèbre de Micberth a souvent été fort mal interprété : on y a vu la sacralisation abusive de l'enfant, l'abandon total de l'adulte à sa progéniture, au détriment de toutes ses autres responsabilités et (pourquoi pas ?) la création d'un alibi majeur justifiant bien des dérobades et des reniements. Or, il n'en est rien; quand on étudie la vie et l'oeuvre de M.-G. M., on constate que le souci constant qu'il eut du bien-être de ses fils et de ses filles, l'attention qu'il porta à leur éducation et à leur formation ne nuisirent jamais à l'épanouissement de son aventure humaine et réciproquement.
L'histoire de la mesnie micberthienne est l'exemple le plus évident et le plus incontestable de son aptitude à mener de front son existence de père de famille et les multiples tâches intellectuelles, morales et politiques qu'il s'était assignées.
Micberth a toujours affirmé - et prouvé de facto - que la hiérarchie de ses obligations à l'égard des gens qui l'entourent était la suivante : il se devait d'abord à ses enfants, ensuite à ses compagnes, puis à ses amis et à ses compagnons de lutte. Cela n'impliquant jamais la renonciation à son sens de l'exigence et de l'intégrité. Il ne délivre pas de passe-droit au nom de l'affectivité et de la voix du sang; il a toujours su - et tous ses amis peuvent en témoigner - assumer ses responsabilités multiples sans léser qui que ce soit.
« On doit tout aux enfants » : cela signifie que l'on doit tout mettre en oeuvre pour qu'ils puissent vivre au diapason du devenir qu'ils portent en eux. Amour, rigueur, générosité sont les maîtres mots de ce combat.
Pédagogie, Mesnie, Générosité, Excellence Haut de page ]

 
> ENNEMIS
Quand on lit les pamphlets de Micberth, on est frappé par la rudesse du ton et par le style (particulièrement) incisif qui les caractérisent; rarement, même chez les grands polémistes, les assauts sont aussi violents, les portraits aussi féroces et l'humour aussi dévastateur. On ne s'étonne donc pas a priori que les ennemis de M.-G. M. soient nombreux et pugnaces; toutefois, ce qui est plus frappant, c'est la pérennité et la profondeur de la haine qui les anime. On le constate quand on effectue des recherches sur la vie et l'oeuvre de l'auteur de la Lettre, et que l'on interroge des gens qui ont encouru ses foudres, un jour ou l'autre, parfois vingt ans auparavant: l'émotion est intacte, l'hostilité massive, l'agressivité toujours présente. Parfois même une inimitié profonde se déclare chez un lecteur de l'un de ses textes, alors qu'il n'est aucunement la cible des attaques de Micberth et qu'il lit le Pieu chauvache, par exemple, ou un poème autobusiaque.
Le brio du style, le sens de la provocation, la liberté absolue du ton provoquent des réactions parfaitement antinomiques chez les lecteurs : c'est l'adhésion totale, enthousiaste ou au contraire le rejet violent, absolu; rarement, sinon jamais, l'indifférence.
Mais ce n'est pas seulement l'écrivain - on s'en doute - qui provoque des réactions aussi vives; c'est l'homme libre, le rebelle, l'aristocrate, le chercheur intrépide, celui qui réussit tout ce qu'il touche, l'individu d'exception qui incarne les rêves les plus fous de l'homo normalis, sans jamais renier sa volonté de rigueur et son intégrité.
Comment pourrait-on lui pardonner tout cela, quand on vit de compromis et de petites - ou grandes - lâchetés ?
Bourgeois (Esprit), Royer (Jean), Minute, Extrême-Droite, Barreau (Jean-Claude), ADG Haut de page ]

 
> ENNUI
État d'âme totalement ignoré par Micberth. Même dans les moments les plus critiques et les plus absorbants de son existence, sa curiosité à l'égard de tous les phénomènes de la vie reste en éveil; il ne cède jamais tout a fait au spleen, à la tristesse ou à l'angoisse. Aussi n'a-t-il jamais connu ces périodes d'indécision, de malaise, et de désintérêt que l'on nomme : l'ennui. Rage, désespoir, révolte, indignation, parfois, mais rien qui ressemble à l'ennui.
Vie, Appétit, Puissance, Humour Haut de page ]

 
> ESCAPADES
A une certaine époque - pendant son adolescence et au début de son âge adulte - M.-G. M se livrait à des escapades nocturnes. Il disparaissait littéralement pendant plusieurs heures et ne ressurgissait que le lendemain matin, comme un homme venu de nulle part, le pas léger et l'humeur facile, la bouche fleurie d'anecdotes, et il racontait sa nuit à un ami ou à une compagne, avec ce talent de narrateur qui lui est propre, comme étonné lui-même - semblait-il - d'avoir dû payer ce tribut aux démons de l'aventure qui l'avaient visité la veille.
Longues promenades au gré de son inspiration du moment, rencontres et discussions avec des inconnus, empoignades et bagarres parfois, plongées dans des ailleurs, retour vers des lieux qui avaient compté autrefois pour lui, il allait et vivait alors en fonction de ses désirs.
Les escapades faisaient partie des traditions micberthiennes de cette époque.
Liberté, Désir, Nuit Haut de page ]

 
> ÊTRE (L')
Pour Micberth, c'est l'homme dans son authenticité, dans sa vérité unique et essentielle. La réalité de l'être apparaît donc globale, insécable - pas de distinction de type aristotélicien entre l'être et le paraître - et individuelle : pas de référence à cette présence de l'Etre - heideggerienne - que l'homme incarnerait dans l'Histoire et la temporalité.
Dans la perspective micberthienne, toutes les théories métaphysiques de l'Etre sont des hypothèses plus ou moins séduisantes qui n'ont qu'un rapport lointain avec l'être, cette entité humaine psycho-organique, animée par une volonté de transcendance.
Pensée, Philosophie, Homme, Métaphysique, Dieu Haut de page ]

 
> EUROPE N° 1
C'était la station de radio préférée de Micberth. Il a commencé à l'écouter, l'année de sa création, en 1955 et a suivi les péripéties de sa naissance difficile : recherche d'une fréquence, démêlés avec la Suisse, la Finlande, la Norvège, le Danemark, disparitions et réapparitions pendant trois mois, puis installation sur 1647m (GO) en avril 1955.
Micberth apprécie alors le ton nouveau utilisé par les journalistes et les animateurs de cette station; plus simple, plus direct, plus moderne que celui qui est de règle sur Paris-Inter et sur Radio-Luxembourg.
Par la suite, son jugement sera plus nuancé et il ne lui ménagera pas ses critiques - inflation, à l'écoute, de la publicité, promotion de fadaises musicales, information défaillante... - mais il continuera à penser que c'est la meilleure radio de France jusqu'à l'éclosion des radios libres.
En 1964, les poèmes de plusieurs membres de la Jeune Force poétique française dont M.-G. M., ont été lus sur cette antenne, au cours de l'émission Rendez-vous aux Champs-Élysées, animée par Robert Willar et Vonny.
Radio, Jeune Force poétique française, Information Haut de page ]

 
> EXPÉRIMENTATION
Pour Micberth, toutes les formes du savoir doivent être basées sur l'expérimentation; l'exercice de la pensée impliquant toujours un processus de va-et-vient entre la réflexion individuelle et le réel - le monde des êtres et des choses - il est nécessaire de confronter méthodiquement ses propres hypothèses et leur application possible.
Cette expérimentation ne doit pas être réservée au domaine scientifique, mais à tout ce qui touche aux activités humaines : à la morale, à la politique, à la philosophie, à la vie socio-professionnelle...Toute l'oeuvre de M.-G. M. est animée par ce souci de rigueur.
Science, Technique, Pensée, Exemplarité Haut de page ]


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