> INFORMATION
Micberth pense que l'information, qui nous est jetée en pâture quotidiennement, est partielle, basée sur le culte du sensationnel et très insuffisante, malgré son abondance. Selon lui, la multiplicité, en ce domaine, n'est qu'apparente; on fait une confusion entre quantité et qualité et le suivisme des médias et de la presse écrite est un état de fait. Informer devrait être la plus noble et la plus rude des tâches : rendre compte de tout ce qui est significatif dans la quotidienneté humaine et non pas seulement énumérer tous les dysfonctionnements professionnels et socio-politiques, enrichir les intelligences et les sensibilités en faisant connaître les multiples formes que revêtent les singularités créatrices, reléguer au second plan les enquêtes sur la crapulerie omniprésente, la bêtise guerroyante et la médiocrité triomphante, au profit d'analyses pertinentes - orales, écrites, filmées - sur l'art, la morale au présent, la maîtrise de la technique et de la science, la beauté multiple et vivante du monde dans lequel nous vivons, l'histoire et ses accouchements sanglants qui sont autant d'infinis « ressassements », les hommes - célèbres ou inconnus - qui sont le sel de cette terre, sa grandeur agissante.
L'information devrait être plus neutre et plus globale - moins axée sur le sang à la une, sur le catastrophisme, sur l'économie reine et sur une certaine complaisance hexagonale en tous domaines - et surtout plus courageuse et plus incitatrice à la réflexion.
Voici un aperçu du jugement porté par M.-G. M. sur la presse parisienne : « On peut être un journaliste épatant et tenir la rubrique des chiens écrasés dans les colonnes de la Gazette des bouifs du Bas-Berry, chapeaute-t-il son éditorial: mais on doit presque toujours être un plathelminthe de caleçon pour faire carrière dans la chronique parisienne. »
Et il poursuivait ainsi : « Pour confectionner cette feuille, il m'arrive de fouiller vingt années d'archives journalistiques. J'en sors toujours nauséeux. Le lectorat qui cafouille couronne immanquablement les pires de ses informateurs ou ceux qui, les pauvres, ont renoncé et se sont soumis poings et plume liés au culte de la responsabilité. (In la Lettre pages 101 et 102).
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