> SALTIMBANQUE
Pour Micberth, ce terme ne revêt aucune connotation péjorative : non seulement il reconnaît aux saltimbanques une utilité sociale - distractive - et même, dans le meilleur des cas, un réel talent artistique, mais il lui est arrivé à certains moments de son existence de s'entourer de fantaisistes, de chanteurs et de poètes diseurs. Les spectacles montés par la Jeune Force poétique française permirent en effet à des jeunes gens appartenant à ces disciplines de s'exprimer en toute liberté. D'autre part, au cours des soirées de la rue Roger Salengro - siège de la JFPF et résidence de M.-G. M. de 1965 à 1968 - une place était faite aux poèmes, aux chansons, aux improvisations de toute nature et à la musique.
Toutefois, ce que M.-G. M. réprouve et fustige, c'est le rôle - usurpé - de maître à penser tenu par certains saltimbanques, grâce à la complicité des médias. Rien de plus funeste, selon lui, et de plus pervers que cette confusion des genres.
Roger Salengro (24 bis, rue), Jeune Force poétique française, Spectacles, Art, Panem et circenses Haut de page ]

 
> SARTRE
Micberth découvrit cet écrivain, à l'âge de dix ans, en lisant la Nausée, ouvrage qui, à l'époque, était mis « à l'index » par les censeurs, alors très influents, de l'Église catholique.
Micberth venait de résoudre une crise mystique particulièrement intense quand il se plongea dans le roman de Sartre. Cette lecture suivait une ingestion véritablement boulimique de livres de philosophie, qui lui avaient été prêtés par un curé très dynamique, disciple de l'abbé Pierre, avec lequel il sillonnait les routes à moto, pour venir en aide aux déshérités. Dans la Nausée, il retrouve décrit avec beaucoup de minutie, le monde qui l'entoure : la monotonie et la cruauté du quotidien, cette espèce d'enlisement existentiel dans lequel se complaisent la plupart des adultes, l'exubérance, parfois inquiétante, de la nature, la facilité avec laquelle les hommes endossent des rôles qui ne correspondent pas à leur nature profonde, etc.
La lecture de la Nausée lui laisse une impression forte et décisive; cet ouvrage qu'il ressent comme une élégie à l'angoisse et au néant, il lui semble l'avoir écrit lui-même; tout se passe comme s'il avait dépeint, dans un rêve éveillé, tous les éléments négatifs de l'univers qui l'environne. Ce Sartre dont il ignorait tout auparavant, lui apparaît comme son double noir, poisseux, envahissant. Il commentera souvent par la suite cette attitude qui fut la sienne face au roman de Sartre : oui au talent d'entomologiste social de l'auteur de la Nausée, non au penseur qui va bâtir une philosophie, à la destinée planétaire, sur une adhésion à ce qu'il y a de plus matériel et de plus organique chez l'homme.
Existentialisme, Matérialisme, Philosophie, Engagement Haut de page ]

 
> SATIRE
Micberth pratique souvent la satire, au sens où les Latins, maîtres en ce genre littéraire, l'entendaient et la définissaient : c'était une pièce de vers ou de prose - et parfois un mélange des deux - dans laquelle l'auteur attaquait les moeurs publiques, tout en développant des réflexions personnelles, en laissant exploser sa révolte et son indignation, en brossant des portraits rapides et incisifs, en donnant libre cours à sa sensibilité et à son humour. Un essai de littérature totale, en quelque sorte, avec la grâce, la violence, l'espièglerie, l'intelligence qui permettent à l'écrivain doué pour ce genre d'exercice d'échapper à la pédanterie et à la lourdeur didactique. Micberth avait déjà montré dans Actual-Hebdo, grâce à la complicité d'Éric Asudam, qu'il avait de réelles dispositions pour ce travail difficile; il devait récidiver brillamment dans le Nouveau Pal, mais surtout démontrer sa parfaite maîtrise en la matière avec la Lettre de Micberth.
Pamphlet, Actual-Hebdo, Nouveau Pal (Le), Lettre de Micberth (La), Polémique Haut de page ]

 
> SCATOLOGIE
Micberth est-il un scatophile (littéraire), en particulier lorsqu'il pratique le pamphlet, ou est-ce son diable d'alter ego Asudam qui s'autorise cette licence, que l'on peut qualifier de poétique, puisque les barbouilleurs d'excréments ne manquent pas dans la littérature - Rabelais, Céline, Miller, par exemple - ?
La réponse nous est peut-être fournie par M.-G. M. lui-même, dans l'avant-propos qu'il a écrit pour les Vociférations d'un Ange bariolé, lorsqu'il précise ceci, étonné - semble-t-il - d'avoir été cité dans l'Anthologie du pamphlet de la Libération à nos jours avec les polémistes les plus célèbres de l'époque : « Enfin, écrit-il, soyons sérieux. Comment ce cacographe de Micberth-Asudam a-t-il pu s'introduire à la table des prestigieux faiseurs ? »
Par effraction, assurément. Le bougre n'en est pas à sa première friponnerie...
Et plus encore dans son « Dernier avertissement aux lecteurs réputés méchants », préface à la Petite Somme contre les gentils, puisqu'il y déclare : « J'adore rouler mes contemporains dans le caca. Les mots orduriers ne me font pas peur, je nourris pour eux une passion stendhalienne. Il en est de bien laids, de bien gluants, de bien puants, de bien excrémentiels qui définissent excellemment le petit personnel que je brocarde. (...) » « Un peu de parano : l'anthologue et l'historien écriront plus tard que j'ai été le premier politicien scatologique de la télévision. Je revendique cet honneur. » (page 21).
Dès lors, le doute n'est plus permis : la scatologie est, pour M.-G. M. une arme comme une autre, ou - plus précisément - une arme plus efficace que beaucoup d'autres, une hache de guerre particulièrement bien affûtée, qu'il utilise avec vigueur, rudesse et alacrité, dans le combat qu'il mène contre la bêtise et la lâcheté.
Prout caca boudin ou l'Etat socialo-communiste, Pamphlet, Actual-Hebdo, Pet mou (Le), Nouveau Pal (Le), Lettre de Micberth (La), Pieu chauvache (Le), Mèque (Style), Écriture, Langage Haut de page ]

 
> SÉGUR (COMTESSE DE)
La lecture des oeuvres de la comtesse de Ségur eut une grande importance pour Micberth, lorsqu'il était enfant. Il trouva dans la littérature ségurienne des éléments moraux, esthétiques et pédagogiques non négligeables.
Le cadre des récits le séduisit : châteaux, parcs, environnement rustique; le manichéisme psychologique qui caractérise les personnages, lui sembla assez réaliste, contrairement à ce que l'on en dit généralement; et le souci constant de la morale, qui anime l'auteur, lui parut estimable, même s'il ne reflétait pas toujours ses propres exigences. Quant au rôle primordial accordé par la comtesse de Ségur à l'éducation, il ne pouvait que toucher ce jeune garçon solitaire et sevré d'affection.
Culture, Pédagogie, Manichéisme Haut de page ]

 
> SEXUALITÉ
Pour Micberth, la sexualité a toujours eu une importance essentielle ; il l'a découverte très tôt et ne l'a jamais considérée comme un plaisir spécifique, une mesure d'hygiène, ou un simple exutoire à sa vitalité puissante. L'activité sexuelle, pour M.-G. M., est l'expression la plus achevée de la culture humaine. Elle permet en effet, lorsqu'elle est pratiquée avec le raffinement, la tendresse, et la science nécessaires, une réelle communion entre les êtres, des échanges intellectuels, moraux et affectifs et surtout - peut-être - l'accès à une joie totale, unique, inconnue dans toutes les autres manifestations de l'activité humaine.
C'est pourquoi M.-G. M. qui reconnaît avoir accordé une grande place, dans son existence, à sa vie sexuelle, n'hésite pas à parler d'une « métaphysique du plaisir », c'est-à-dire d'une véritable transcendance de l'acte amoureux, de la possibilité qu'il offre aux individus de se réaliser pleinement et généreusement.
Cependant, force lui a été de constater - aussi - qu'il régnait dans notre société une misère sexuelle évidente, que l'apparente liberté des moeurs ne pouvait dissimuler, surtout à un psychologue expérimenté comme lui. D'ailleurs les enquêtes d'ordre général effectuées auprès de nos contemporains - et confirmées par des rapports de chercheurs, de médecins, de sociologues et de sexologues - font apparaître un profond désarroi en ce domaine, une diminution du désir chez beaucoup d'hommes et de femmes après quelques années de vie commune, et l'existence de comportements aberrants, voire criminels, chez des personnes de tout âge, et de toute classe sociale.
D'après M.-G. M., la misère sexuelle qui sévit dans le monde occidental est le symptôme caractéristique d'un mal être global lié à l'immaturité de nos sociétés, à la prédominance de l'avoir sur l'être, et aux difficultés que l'homme éprouve à maîtriser réellement son destin, dans un univers dont les nouvelles composantes techniques, scientifiques, et socio-économiques le dépassent.
Femmes, Amour, Société, Civilisation, Culture, Être (Mal) Haut de page ]


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