> SNOBISME
Terme un peu désuet aujourd'hui, qui correspond cependant, d'après Micberth, à des travers comportementaux de plus en plus répandus dans notre société; le snobisme, qui désignait originellement une attitude de mimétisme un peu sot engendrée par des opinions ou des modes jugées significatives ou plaisantes et qui concernait surtout des groupes sociaux minoritaires, est devenu, grâce au développement des moyens de communication, un phénomène collectif, un véritable conditionnement : des sports comme le ski, le golf et le tennis, des loisirs comme le tourisme à l'étranger ou les stages d'initiation à un métier artisanal, des émergences sociales nouvelles comme les tics langagiers et les modes vestimentaires alimentent ce courant superficiel. Cette démocratisation du snobisme peut servir de paramètre sociologique pour un travail de moraliste.
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> SOTTISE
Micberth la distingue de la bêtise, péché majeur des sociétés humaines, catastrophe collective, défectuosité peut-être constitutive de l'espèce, qui engendre les guerres, la médiocrité endémique, les comportements moutonniers, etc. ; pour lui, la sottise est plus superficielle, plus bénigne, plus insipide, plus nuancée de mondanité : c'est une brise en comparaison de ce véritable raz-de-marée qu'est la bêtise.
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> SOUPÇON
Attitude que Micberth a en horreur si elle détermine une véritable philosophie de la vie; il préfère à cette pensée policière une méthode plus scientifique et plus constructive : l'édification d'hypothèses que l'on s'efforcera de vérifier. On a dit que les philosophes de la seconde moitié du XIXème siècle - et en particulier Marx, Nietzsche et Freud - avaient inauguré l'ère du soupçon ; cette interprétation (discutable) de trois oeuvres aussi dissemblables contient en perspective un aperçu assez juste du XXème siècle qui peut, à bien des égards, être nommé « l'ère du soupçon » : en effet, l'hypertrophie critique qui se manifeste en littérature et dans les sciences humaines, l'éclatement de toutes les disciplines artistiques traditionnelles, et a contrario le goût pour le systématisme - refuge des âmes incertaines - pèse sur la pensée socio-politique, sont autant de signes d'une attitude fondamentale méfiante et dubitative. Nous sommes ici aux antipodes de la philosophie micberthienne qui privilégie l'amour de la vie, la création en tous domaines et le refus de toute théorisation systématique du réel.
Pensée, Philosophie, Action, Création Haut de page ]

 
> SPORT
Micberth n'aime pas le sport, au sens où on l'entend habituellement et encore moins le sport collectif. Le goût de la compétition, l'autovalorisation facile, la brutalité physique, l'omniprésence de l'argent, la promotion sociale et le tapage médiatique que ce genre d'activité implique, lui paraissent desservir l'individu dans son être profond et porter au pinacle une forme éclatante de bêtise.
Par contre, il aime et pratique régulièrement toutes sortes d'exercices physiques : la marche, la course à pied, le tir, la natation, les poids et haltères... tout ce qui permet à l'homme de se lancer des défis et de se retrouver face à lui-même.
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> STYLO
Outil indispensable à Micberth l'écrivain. La création littéraire est d'abord pour lui cette forme d'artisanat manuel, ce rapport précis, concret avec la feuille de papier, par l'intermédiaire du stylo.
Écriture, Technique, Création Haut de page ]

 
> SUIVISME
C'est, selon Micberth, l'une des caractéristiques essentielles des grands organes d'information contemporains, qu'il s'agisse de la presse écrite ou de l'audiovisuel. Il semble en effet qu'il y ait un consensus de base, dans notre pays - et l'on pourrait même dire en Occident - non pas sur la manière dont on doit traiter l'information, car on trouve à ce sujet des différences notables entre le journalisme anglo-saxon, par exemple, et la presse française, mais sur ce qui doit être prioritaire dans le matériau à livrer aux lecteurs, aux auditeurs et aux téléspectateurs. Aucune remise en question à ce propos, sinon dans quelques rares publications marginales ou éphémères. Le clientélisme et l'idéologie (démocratique), qui en est le vecteur le plus sûr, ont forgé une machine informative apparemment immuable dont tous les journalistes sont les patients rouages : sur fond de droits de l'homme et d'un humanitarisme tiède - qui se veut parfois militant - les informations se suivent et se ressemblent inaltérablement ; et le suivisme n'est pas seulement celui des thèmes, toujours les mêmes et très superficiellement traités - politique, culture, société, sport, faits divers, catastrophes humaines et naturelles... - il y a aussi celui des hommes qui en sont les artisans : comment s'étonner du parcours d'un July, d'un Giesbert, d'un Jamet ou du va-et-vient des journalistes de l'audiovisuel, au gré des salaires qui leur sont proposés, puisqu'ils sont condamnés à dire la même chose, dans des endroits similaires, avec la même belle et vide conscience professionnelle.
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> SURRÉALISME
Micberth a surtout évoqué le surréalisme lors de la création du mouvement autobusiaque en 1966.
Il a tenu à différencier très nettement l'attitude (intérieure) du poète autobusiaque et son mode de fonctionnement dans le processus de la création poétique de ceux qui caractérisent - justement - l'écrivain surréaliste : c'est en particulier le phénomène d'écriture automatique qui a été l'objet de son analyse critique; car tabler sur l'expression pure et simple de l'inconscient est, pour M.-G. M., d'abord une perspective limitée qui ne se révèle pas nécessairement fructueuse, ensuite - et surtout - un effacement de la conscience, jugé par lui pervers et aberrant, puisqu'elle constitue, en toute circonstance, la vraie spécificité humaine. Il est favorable à l'utilisation par l'homme de toutes ses possibilités créatrices - il l'avait prouvé auparavant dans ce qu'il avait appelé : le libéralisme poétique - mais il réprouve ce qui est (justement) partiel et mutilant dans l'écriture automatique.
Et il précise ceci, dans le manifeste autobusiaque : « Nous plaçons notre devenir dans l'existentiel justifié par l'empirisme et nous inventons au niveau de la conscience spontanée une sorte de glossolalie, un don. »
Le poète autobusiaque choisit donc, à la différence du surréaliste, une individualisation de l'expérience littéraire, un refus de toute astreinte théorique, en bref sa propre réalisation dans l'écriture, à l'encontre de tous les conformismes.
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> SURVIVEUR
Il y a tout un aspect de l'adolescence de Micberth qui le fait apparaître - à juste titre - comme un surviveur : les mille et une manières, qui furent les siennes, de défier la mort, une sexualité débridée, un appétit de savoir illimité, une volonté de multiplier les expériences en tous domaines, en bref, une véritable passion de la vie qui jouxte sans cesse les limites du possible.
Cependant, cette intensité qui est parfois vertigineuse, ne saurait être considérée comme une façon de brûler sa propre existence, car elle est toujours intellectuellement et moralement justifiée par un désir de connaître inscrit dans la dynamique de la vie. Rien de délirant ni de gratuit dans cette apparente folie : seulement le besoin de répondre, par avance, à tous les défis.
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