> NAÏVETÉ
Attitude jugée positive par Micberth et assimilée à une qualité; elle représente en effet pour lui ce mélange de fraîcheur, de spontanéité et de foi en la vie qu'il apprécie particulièrement. C'est la marge d'espoir, d'investissement dans un mieux hypothétique - politique, social, humain... - que même cet homme soucieux de pragmatisme, d'expérimentation, et de vérité s'accorde volontiers; il ne s'agit pas seulement là d'un goût personnel, mais aussi d'un devoir moral : Micberth a vécu des moments tellement rudes au cours de son existence qu'il lui est arrivé de désespérer de l'homme, il sait que l'intelligence - et par voie de conséquence, le comportement - de l'être humain n'ont pas évolué, depuis l'apparition de l'homo sapiens, et cependant il crée, il construit, il fait de son « séjour sur la terre » - pour employer les termes de Willy de Spens - un véritable hymne à la vie. Il pense que cet enthousiasme créateur est le moins qu'il puisse faire pour ses congénères, du moins pour ce qu'il y a de meilleur en eux. Ajoutons toutefois que ce mot « naïveté », employé par M.-G. M. dans un contexte strictement professionnel, a une signification beaucoup moins positive, presque péjorative; il désigne alors un manque d'expérience, une appréhension inadéquate de la réalité, un savoir-faire constestable.
Foi, Espoir, Vie, Pragmatisme Haut de page ]

 
> NATURE
Le contact avec la nature est un élément indispensable dans l'existence de Micberth; il explique en grande partie son goût pour les demeures aristocratiques entourées de parcs à la végétation abondante. Bien qu'il ait été citadin pendant son enfance, son adolescence et au début de son âge adulte, il a toujours éprouvé le besoin de faire de longues marches dans la campagne, de nager dans les rivières et de naviguer en mer. Il s'intéresse de très près à la faune et à la flore, soigne les animaux blessés, connaît les vertus curatives des plantes, ne dédaigne pas de tronçonner lui-même ses arbres abattus par la tempête et n'aime rien tant que de transformer un parc à l'abandon en un jardin à la française.
Travail manuel, Plantes, Animaux, Navigation, Châteaux Haut de page ]

 
> NIETZSCHE
La référence à Nietzsche est une espèce de constante, depuis vingt ans, lorsqu'on évoque la pensée de Micberth. Sans doute l'intensité et la hauteur de leur réflexion, la distance qu'ils prennent tous deux par rapport à leurs contemporains, la jubilation qui caractérise nombre de leurs textes, autorisent-elles d'emblée le critique et l'anthologue à établir cette comparaison entre le père de Zarathoustra et l'auteur de la Lettre. D'autre part, s'il y a peu de philosophes aussi controversés que Nietzsche, il est peu d'êtres aujourd'hui qui suscitent autant de passions et de déclarations contradictoires que M.-G. M.; on peut donc trouver, comme lien supplémentaire entre eux, ce mélange de crainte, d'admiration et de haine qui naît dans leur sillage.
Cependant, en dépit de ces correspondances indéniables, il est indispensable, pour clarifier les choses, d'établir un distinguo : Nietzsche a bien été ce « philalèthe » dont parlait Stefan Zweig, ce pourfendeur de la bêtise et de la laideur - bousculeur d'idées toutes faites - qui n'a vécu que pour la recherche liberté de création et le goût de la raison, entre le sens de la destinée individuelle et l'analyse, à usage collectif, des grands cycles historiques, - mais M.-G. M., lui, a toujours vécu pour l'accomplissement de sa pensée et pour la réalisation de son être, le premier devoir de l'homme étant, selon lui, d'assumer concrètement - au coeur de l'histoire de son temps - son aventure humaine dans sa totalité; et si l'on peut éventuellement qualifier son adolescence de nietzschéenne - puissante affirmation de soi, goût des vertiges et des paroxysmes, enivrement lyrique... - il semble beaucoup plus difficile de trouver des similitudes convaincantes entre Nietzsche empêtré dans le quotidien, infirme des relations humaines, ayant employé tout son génie à rêver sa vie, à laisser à la postérité des credos flamboyants et des maximes incisives, et Micberth ayant vécu ses apothéoses, bu ses souffrances jusqu'à la lie, arpenté bien des terres du savoir et de l'expérimentation humaine, pour n'accorder à l'écriture que ce qui lui revenait, à savoir des bribes de ses pensées, de ses émotions et de sa formidable indignation.
Nietzsche, un Micberth virtuel ? Micberth, un Nietzsche accompli ? Les choses ne sont pas aussi simples : à quelle aune mesurer - d'un côté - une oeuvre écrite considérable et une vie fantomatique et - de l'autre - une existence foisonnante, riche à en couper le souffle et une Óuvre anarchique, incomplète, souvent d'une évidence fulgurante ?
Vie, Pensée, Philosophie, Écriture Haut de page ]

 
> NOBLESSE
Micberth éprouve des sentiments nuancés à l'égard de cet ordre socio-politique, qui eut une si grande importance dans l'histoire de notre pays. Il est naturellement sensible aux idéaux aristocratiques dont elle s'est longtemps réclamée - le sens de l'honneur, la fidélité à son suzerain, la protection de la veuve et de l'orphelin - mais il porte aussi sur elle un jugement assez sévère : il rejette du haut de sa mécréance la foi chrétienne et considère l'Église catholique, qui en est l'expression sécularisée, comme une puissance temporelle surtout destinée à étayer le pouvoir royal, quels qu'en soient les excès et les errements.
Cette volonté de puissance qui tend à s'affirmer à toute époque, ne lui semble guère conforme à la morale aristocratique proclamée; il ne s'agit pas du pouvoir des meilleurs, mais de la domination des plus forts et de la volonté de pérenniser, par tous les moyens, honneurs et privilèges.
D'autre part, c'est la noblesse française qui est la principale responsable du déclin et de la disparition de la monarchie et pour M.-G. M. cet état de choses ne plaide pas en sa faveur.
L'âge féodal lui paraît être, malgré sa rudesse, la période la plus significative et la plus glorieuse de l'histoire de la noblesse.
Aristocratie, Aristocratisme, Pouvoir, Monarchie Haut de page ]

 
> NOLLET (68, RUE)
Micberth résida rue Nollet - au n. 68 dans le XVIIème arrondissement de Paris - en 1976 et 1977, avant d'aller s'installer en Picardie. Il y avait ses bureaux et ses appartements, mais bien que les lieux fussent spacieux, ils semblèrent fort exigus à M.-G. M. et à sa mesnie qui avaient vécu de 1970 à 1975 aux châteaux d'Igny et du Ludaix.
Ces deux années passées rue Nollet, quoique fort importantes pour M.-G. M. - il met en place les structures de la Nouvelle Droite française - gardent dans la mémoire de tous une coloration assez sombre : les conséquences de l'affaire des chèques Pompidou, qui a abouti à l'emprisonnement à Fresnes de Micberth, se sont révélées catastrophiques : coût financier pour M.-G. M. considérable, campagnes de presse diffamatoires à son endroit, difficultés multipliées pour poursuivre le combat; tout est à reconstruire dans un environnement hostile. Micberth mène la lutte sur tous les fronts : judiciaire, politique, culturel.
En 1976, grâce à une intervention télévisée sur une chaîne nationale - FR3, dans l'émission Tribune libre - M.-G. M. donne à la NDF, jusqu'alors clandestine, une existence officielle, en 1977 il s'installe dans le château picard où il réside encore aujourd'hui et en 1979 il obtient un non-lieu de la Cour d'Appel de Paris qui le proclame « parfait honnête homme ».
Nouvelle Droite française, Pompidou (Affaire des chèques), Tribunes libres, Fresnes Haut de page ]

 
> NOUVELLE DROITE FRANÇAISE
Mouvement politique créé, en 1973, au château d'Igny, par Micberth. Clandestin en ses débuts, il devient assez vite, officiellement, le parti de l'aristocratisme libertaire, surtout après l'allocution télévisée de M.-G. M. : Vers une nouvelle droite (20 avril 1976, FR3).
Dès lors, le fondateur de la NDF regroupe autour de lui des individualistes épris d'exigence et de liberté et s'engage dans un combat vigoureux, à l'écart de la politique institutionnelle. En 1979, au cours de ce que l'on a appelé : « l'été de la nouvelle droite », M.-G. M. et ses amis affirment avec force leur différence face au néodroitisme bio-élitiste d'Alain de Benoist, de Louis Pauwels et des technocrates du Club de l'Horloge.
Pendant les années suivantes, la NDF est au coeur d'une activité intense : articles parus dans le Monde, le Quotidien de Paris, le Nouvel Observateur, publication du seul manifeste néodroitiste existant à ce jour : Révolution droitiste (Éd. Jupilles, 1980) cosigné par Micberth et F. Richard, création du mensuel Révolution droitiste et d'une radio libre, Radio philalèthe, interventions télévisées de M.-G. M. (Tribunes libres sur FR3 en 1979 et 1982), transmission régulière de communiqués à la presse, recherche fondamentale...
Après l'arrivée de la gauche au pouvoir, la NDF radicalise de plus en plus ses positions; le Nouveau Pal, mensuel créé par M.-G. M., qui se substitue à Révolution droitiste, est l'expression violente et inspirée d'un aristocratisme sans concession. Micberth refuse en effet d'apparaître - a contrario - comme le faire-valoir de la gauche, mais aussi de figurer comme l'un des phares intellectuels de la droite politicienne. Il cultive, plus que jamais, sa différence néodroitiste et s'adonne à la recherche fondamentale. En 1985, la Nouvelle Droite française cesse officiellement d'exister.
BIBLIOGRAPHIE : Révolution droitiste, manifeste. Éd. Jupilles, 1980. Petite Somme contre les gentils, par Micberth. Éd. Res Universalis, 1986. La Nouvelle Droite française a dix ans, Paris 1983. ARCHIVES NDF : Révolution droitiste (mensuel), collection complète. le Nouveau Pal, Radio philalèthe (1980-1981), cassettes audiovisuelles, collection complète. Dossier de presse. Prestations médiatiques. Correspondance.
Aristocratisme, Révolution droitiste (Manifeste), Nouveau Pal (Le), Radio Philalèthe, Tribunes Libres, Fondamental, Démocratie républicaine Haut de page ]

 
> NOUVELLE DROITE
et NOUVELLE DROITE (Il y a)

Ainsi était intitulée la troisième intervention télévisée de Micberth, le 19 décembre 1979. Il fallait en effet, à l'époque, affirmer la spécificité de la Nouvelle Droite française par rapport à une « nouvelle droite » culturelle et parisienne, découverte par la presse en juin de la même année - voir à ce sujet les articles de Thierry Pfister dans le Monde - signaler son antériorité historique incontestable - création de la NDF en octobre 1973 - et surtout insister sur la nature aristocratique des options néodroitistes énoncées à l'origine par M.-G. M. lui-même.
C'est ce que fit ce jour-là, le fondateur de la Nouvelle Droite française, dans l'émission Tribune libre, sur FR3.
Medias, Télévisées (Prestations), Orateur, Nouvelle Droite française, Révolution droitiste (Manifeste), Révolution droitiste (Mensuel) Haut de page ]

 
> NOUVELLE DROITE (VERS UNE)
Ainsi s'intitule la première intervention télévisée de Micberth sur une chaîne nationale (FR3 Tribune libre). Elle est diffusée le 20 avril 1976. M.-G. M. est interviewé par Daniel Decrauze. A l'époque, la Nouvelle Droite française, qui a trois ans d'existence, est un mouvement politique peu connu du grand public, que son directeur et fondateur, M.-G. M., assisté de quelques jeunes gens dévoués et dynamiques, s'emploie avec succès à faire sortir de la clandestinité; les militants - et sympathisants - de la NDF sont peu nombreux, mais lorsqu'on consulte le fichier de l'année 1976, on constate qu'il s'agit généralement d'individualités influentes - artistes, hauts fonctionnaires, officiers, dirigeants d'entreprises... - et que ces effectifs se répartissent sur toute la France.
Qu'est-ce qui pousse tous ces gens à se tourner vers M.-G. M. ? D'abord leur désarroi face à un monde où tout semble permis, mais où rien ne leur paraît possible en raison de la dégradation intellectuelle et morale qu'ils constatent dans tous les secteurs de la société; ensuite leur désir d'entendre un discours politique qui ne soit pas démagogique; enfin leur adhésion aux aspirations néodroitistes, énoncées par M.-G. M., qui traduisent une volonté de synthèse entre le sens de la rigueur morale - justement - et les options libertaires, exigence qui a toujours gouverné la vie de M.-G. M.
La prestation d'avril 1976 a un grand retentissement et consacre l'officialisation de la Nouvelle Droite française.
Nouvelle Droite française, Medias, Télévision, Orateur, Aristocratisme, Anarchisme de droite Haut de page ]

 
> NUIT
La nuit a toujours été un univers fécond et complexe dans l'existence de Micberth : chronologiquement, il l'a d'abord vécue comme un moment mystérieux et angoissant - c'était l'engouffrement de son être et du monde dans un espace inconnu - il ne s'endormait alors que sous la lumière d'une lampe à contrepoids; ensuite, jusqu'à l'âge de douze ans environ, il lisait et écrivait fort avant dans la nuit, malgré l'interdiction de ses parents; puis, au cours de son adolescence, les escapades nocturnes alternèrent avec les moments consacrés à l'étude et à la création littéraire; enfin sa vie, la nuit, prit son rythme définitif : travail, rencontres, discussions, musique, sexualité (souvent) torride, réflexion, expériences de toute nature...
Micberth. dort fort peu. Sans doute son tempérament le prédispose-t-il à cela - sa mère est dans le même cas - mais il s'agit surtout pour lui, en réalité, d'un véritable choix de vie : pour qu'il puisse accomplir pleinement sa destinée, son temps doit être multiplié; il ne saurait le perdre en longues périodes de sommeil. Comme Nietzsche et comme Céline, il ne pense pas que les nuits se réduisent à ces petites morts quotidiennes.
Et puis la vie nocturne a une toute autre saveur, plus forte et plus belle; les êtres sont différents - et les mots et les gestes et les comportements - chaque nuit est une aventure nouvelle. Micberth ne se pardonnerait pas de laisser passer cela. Il vit tous ces moments jusqu'à l'épuisement.
Vie, Action, Appétit, Boulimie Haut de page ]


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