> ASUDAM (ÉRIC)
Pseudonyme utilisé par Micberth - et quelquefois par ses collaborateurs - dès les années 60 pour signer pamphlets et textes divers, tous représentatifs de ce que l'on a appelé : « l'École de Tours  » (celle-ci, notons-le, n'a pas seulement produit des écrivains de talent - ADG, Gilles Cormery, Jean-Michel Varenne... - mais aussi des chercheurs comme Gérard Lecha, des dessinateurs comme Bernard Deyriès (Ulysse 31), un cinéaste, Patrice Leconte, etc.)
Mais Asudam reste naturellement le double impétueux et iconoclaste de M.-G. M., le rédacteur en chef d'Actual-Hebdo, mentor vigoureux et convivial de la presse parallèle, celui qui a fait toucher les épaules à Cavanna, qui a tiré les oreilles à ADG, qui a écrasé de son mépris souverain le juge Pascal, qui a réalisé des portraits de Georges Pompidou, Michel Debré, et Jean Royer à la Daumier, qui a apporté à des milliers de lecteurs le réconfort de son inépuisable vitalité. (Cf. Regards sur Micberth n. 2, « Docteur Micberth et Mister Asudam  »pages 22 à 27.)
Il n'a pas disparu en 1974, après le dernier texte donné à Minute, rire d'adieu qui a resonné, longtemps après son départ, dans les officines de l'avenue Marceau; il a ressurgi récemment sur Minitel, bousculant les phrases micberthiennes, frappant de taille et d'estoc, interpellant joyeusement ses interlocuteurs, donnant libre cours à son humeur ravageur, créant des liens privilégiés avec des correspondants proches ou lointains.
Asudam demeure le complice de M.-G. M. le plus populaire : son style est toujours percutant, son irrespect total, sa générosité sans limites, ses accès d'humeur fréquents, ses mouvements d'indignation grandioses, sa liberté d'esprit entière. Mais dans la Lettre, Micberth a sciemment muselé l'inspiration asudamienne, ce qui a déconcerté certains admirateurs du rédacteur en chef d'Actual-Hebdo, pour atteindre la maîtrise parfaite de l'art polémique, la virtuosité du grand pamphlétaire.
Aucun amateur de la littérature de combat - qui se fait de plus en plus rare aujourd'hui, - ne s'en plaindrait.
Cependant, Asudam n'a sans doute pas dit son dernier mot.
Actual-Hebdo, Vociférations d'un ange bariolé (Les), Édition en France (L'), Minute Haut de page ]

 
> AUTHENTICITÉ
Ce terme, trop fréquemment employé pour ne pas être un peu galvaudé, convient cependant parfaitement à Micberth, à sa vie et à son oeuvre. M.-G. M. lui-même, dès la première rencontre, dégage une impression de force, de vérité humaine, de générosité, en bref d'authenticité et tout cela se confirme lorsqu'on entretient avec lui des rapports d'amitié ou une collaboration professionnelle.
Rien de futile, de gratuit, de facile, de connivent dans ses paroles, dans ses actes et dans ses gestes. Rien d'anodin, d'accessoire, de plaisant ou de primesautier dans ses écrits. (Et que l'on se rappelle, à ce sujet, son horreur des badinages épistoliers.) Rien d'improvisé, d'abstrait, d'exclusivement théorique dans les choix qui guident son existence. L'enfant Micberth a été le père de l'homme M.-G. M. et aucune expérience essentielle n'a été éludée.
Personnage, Être (L'), Charisme, Vérité, Pensée, Action, Philosophie Haut de page ]

 
> AUTOBUSIAQUE
Désigne à la fois un nouveau mode de création littéraire - qui se manifeste dans l'expression poétique et théâtrale - et une philosophie libertaire.
C'est en 1966 que Micberth crée le Mouvement autobusiaque, qui devait être surtout connu par des spectacles écrits et mis en scène par M.-G. M. lui-même; ceux-ci, nommés aussi « dégagements autobusiaques », qui furent souvent considérés comme des expériences visant à réaliser un art total, apparaissent surtout aujourd'hui comme des oeuvres ludiques de psychothérapie individuelle se déroulant en public, des moments d'improvisation verbale et gestuelle, des actes de libération réelle de l'être, pour tout dire comme l'entreprise esthétique la plus ambitieuse qui soit : à savoir, la substitution de la vie, dans sa dynamique et dans son essence, à l'art théâtral traditionnel. (Gérard Lecha a étudié ce nouveau type d'expression culturelle dans un mémoire de maîtrise intitulé : Micberth ou le théâtre en question).
Mais la signification du Mouvement autobusiaque ne se réduit pas à cela; les créateurs qui revendiquent leur appartenance à cette tendance ne se contentent pas d'être les « actants » de ces spectacles, ils s'efforcent de mettre leur vie en harmonie avec les options retenues et énoncées par Micberth : le rejet du conditionnement socio-politique, essentiellement bourgeois, de l'époque, qui conduit à une réification de l'existence - l'anti-vie - et l'accomplissement total de l'être.
Cette aspiration profondément libertaire préfigurait le soulèvement de la jeunesse du printemps et de l'été 1968.
Jeune Force poétique française, Liberté, Mai 68, Poésie (Receuil de), Théâtre, Cormery (Catherine), Cormery (Gilles), Decrauze (Daniel), Bessière (Maryse), Boulay (Yves), Lecha (Gérard) Haut de page ]

 
> AUTORITÉ
Micberth pense que la haine de l'autorité qui se manifeste dans tous les domaines, en Occident, depuis quelques décennies, est l'expression d'une sottise et d'une perversion. Tout dépend, selon lui, de la légitimité même de cette autorité. Si celle-ci est artificielle et imposée, émanation de quelque pouvoir de droit divin ou humain, elle est naturellement contestable; si elle est le prolongement d'une force morale et d'une intelligence, elle doit être respectée.
Légitimité, Aristocratisme, Mesnie, Institutions, Famille Haut de page ]

 
> AUTRES (LES)
« L' enfer, c'est les autres ». Cette formule de Jean-Paul Sartre est restée célèbre. Pour Micberth, elle n'est ni significative ni exemplaire; elle ne reflète que le mal être et la perversion intellectuelle de son auteur. Cette manière de collectiviser autrui dans une expression péjorative, voire vulgaire, ne peut qu'engendrer le narcissisme, le désarroi, la désespérance, en bref l'anti-vie. L'incommunicabilité ainsi décrétée, qui a fait florès dans le théâtre, le cinéma et la littérature, est l'écho, selon lui, d'un romantisme malsain, d'un constat d'impuissance qui se veut profond, d'une mort programmée.
Autrui, Communication, Vie, Société Haut de page ]

 
> AUTRUI
Pour M.-G. Micberth, l'homme est avant tout un animal social; l'isolement conduit, selon lui, au « ressassement », à la stérilité, à la mort. Il pense que nous sommes pleinement nous-mêmes grâce à la conscience et à la reconnaissance d'autrui, grâce à ces êtres sensibles avec lesquels nous nous sentons des affinités, qui luttent pour les mêmes idéaux que nous, qui sont nos compagnes, nos compagnons, nos enfants et nos collaborateurs. Chez cet homme exigeant et élitiste, l'univers de l'autre est une perspective fondamentale. Toutefois, sa générosité n'est pas aveugle et utopique; elle n'exclut pas la rigueur, le respect de soi et l'esprit critique.

Société, Autres (Les), Communication, Amour, Amitié Haut de page ]

 
> AVENTURE
Micberth n'a pas la même conception de l'aventure que le commun des mortels : il ne la voit pas comme une débauche d'actions physiques, peu ou prou teintées d'exotisme, comme une suite de péripéties cinématographiques, ou comme l'un de ces exploits répertoriés qui prennent tout de suite, dans l'imaginaire populaire, une dimension mythique. Il n'exclut pas a priori ce genre de faits spectaculaires, mais il pense que l'aventure humaine est ce qui importe vraiment et il sait que celle-ci a une toute autre portée que des performances ponctuelles, aussi prestigieuses soient-elles.
Il s'attache, dans le mot « aventure », à son sens étymologique : du latin advenire, arriver. L'aventure, c'est ce qui arrive à l'homme, et le verbe prend ici toute sa plénitude, toute sa densité; il désigne en effet tous les choix de l'être qui déterminent sa propre liberté, les risques qu'il encourt, les qualités dont il doit faire montre dans l'action, les finalités intellectuelles, morales ou politiques qu'il poursuit, la trace qu'il laissera dans l'histoire de l'humanité.
L'aventure, selon M.-G. M., ne s'improvise pas; elle se prépare, elle se décide en toute connaissance de cause, elle coïncide avec la destinée de l'homme et celui-ci doit y engager toute son âme. Le premier devoir de l'être humain, pour Micberth, est en effet d'assumer sa singularité et de la porter à son niveau le plus haut et le plus moralisé.
Vie, Action, Rebelle, Expérimentation Haut de page ]


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